L’emploi de parajuriste: entre secrétaire et spécialiste

Les parajuristes accomplissent à la fois des tâches administratives et juridiques. Or, la reconnaissance n’est pas toujours au rendez-vous pour ces super-assistants.

En 2016, le site britannique Lawyer 2B a mené un sondage auprès des parajuristes pour mieux comprendre la réalité de l’emploi de parajuriste. Bien que 67 % d’entre eux jugent leur expérience « positive », on constate que leur rôle n’apparaît pas toujours clair aux yeux des avocats pour qui ils travaillent.

Le sondage rapporte des griefs qui représentent les défis de la profession de parajuriste : « Un déficit de tâches juridiques et une grande quantité de travail administratif » ; « Accomplir uniquement des tâches manuelles administratives » ; « Une journée complète à organiser l’agenda et les rencontres des clients et remplir de la paperasse » ; « Acheter des Kit Kat pour un associé » (!)…

« Si tu n’es pas proactive et que tu ne démontres pas tes compétences à l’avocat pour qui tu travailles, oui, il y a des risques que ton rôle soit relégué aux tâches administratives », admet Mylène, parajuriste depuis 2 ans pour un cabinet spécialisé en droit commercial et corporatif.

Une situation qui risque de se produire en particulier lorsqu’un avocat travaille seul, en droit familial par exemple. « Il y a peu de parajuristes dans ce domaine, poursuit Mylène, et les avocats ne connaissent pas toujours bien nos compétences. Il faut faire nos preuves et gagner leur confiance. »

Dans les cabinets qui œuvrent dans le secteur corporatif et commercial, toutefois, le métier est reconnu et encadré. Mylène, pour sa part, évalue ses tâches à 80 % juridiques et techniques, incluant la rédaction de procédures, la recherche de jurisprudence, la préparation de documents et les communications avec les clients. Ses tâches comportent en outre 20 % de travail administratif, qui peut inclure de la mise en page de documents, de la vérification d’information, de la facturation et de la gestion de rendez-vous.

« C’est un ratio qui me convient bien, dit la parajuriste. Ça permet de varier les tâches et de sortir de la routine du droit. »

L’emploi de parajuriste: exigeant malgré tout

Quand elle était sur les bancs d’école, Mylène se souvient qu’on y cultivait une certaine « peur » des bureaux d’avocats. « On nous invitait à aller vers le notariat ou le gouvernement, en nous disant que les grands cabinets étaient obsédés par la performance, qu’ils brûlaient leurs parajuristes en exigeant une disponibilité de tous les instants, soirs et week-ends. »

Est-ce vrai ? « C’est vrai qu’il y a de gros bureaux d’avocats qui sont comme des usines. C’est du travail à la chaîne. On exige beaucoup d’heures supplémentaires non payées. Toutefois, en se tournant vers de plus petits cabinets, on peut trouver un employeur qui a de meilleures valeurs, qui valorise la conciliation travail-famille et qui aide ses employés à progresser dans leur carrière. »

C’est ce que Mylène a trouvé, dans un cabinet comptant une vingtaine d’employés.

Articles récents par
Commentaires

Réseau d'emplois Jobs.ca