Des arguments pour mieux négocier son salaire

Des arguments pour mieux négocier son salaire – Les parajuristes travaillant en ville reçoivent un salaire pouvant être deux fois supérieur à ceux qui travaillent en banlieue. Menacer de s’exiler dans la métropole, est-ce une bonne stratégie pour négocier son salaire ? La présidente et fondatrice du cabinet de recrutement juridique Novea, Marie-Ève Altur, n’en est pas certaine.

En effet, selon une grille salariale publiée par Novea Recrutement qui s’appuie sur 80 cabinets juridiques de Montréal et en région, les parajuristes des grands bureaux de la métropole ayant plus de 10 ans d’expérience atteignent un revenu annuel de 100 000 $ et plus, alors que du côté des petits et moyens cabinets de la ville et des banlieues, ce montant se situe entre 60 000 $ et 70 000 $.

Même si les chercheurs d’emploi y sont réticents, la présidente de Novea Recrutement croit qu’il faut saisir les occasions offertes à l’extérieur de la métropole. « Le domaine juridique est très contingenté. Il y a seulement une centaine de postes sur l’île par année alors qu’il y a des milliers de diplômés », fait remarquer Marie-Ève Altur. Éventuellement, dit-elle, l’expérience acquise et l’ouverture dont a fait preuve le candidat lui conféreront un plus grand pouvoir de négociation.

Son potentiel à long terme, les heures qu’il investit dans ses dossiers, sa réputation, ses acquis, sa stabilité et son bilinguisme s’ajoutent aux différents facteurs pris en compte par les cabinets dans la négociation salariale. La spécialisation est également primordiale. Ainsi, Marie-Ève Altur suggère de profiter des diverses formations offertes dans le domaine parajuridique, notamment celles de l’Association canadienne des parajuristes. « Ce sont des atouts qui permettent au salarié d’avoir des arguments pour négocier son salaire », dit-elle.

Préparer ses arguments

Il peut également être pertinent de faire des recherches pour éviter d’exiger un salaire trop élevé. À cet effet, les guides salariaux publiés par les agences de recrutement constituent de bonnes références. « Le candidat doit être préparé et capable d’expliquer pourquoi il mérite ce salaire », croit la spécialiste en recrutement, en signalant au passage qu’il est préférable de consulter plusieurs guides, puisque ceux-ci sont basés sur les statistiques de chacune des firmes.

De plus, la plupart des cabinets proposent des échelles d’équité salariale. Ainsi, gare à ceux qui visent trop haut… ou qui sont trop pressés. Il est conseillé d’avoir acquis deux à trois ans d’expérience avant d’entrer dans le merveilleux monde de la négociation salariale.

Partir ou rester ?

Malheureusement, pour obtenir un salaire plus élevé, il faut parfois se résigner à changer de cabinet. Selon Marie-Ève Altur, cela s’avère parfois plus stratégique que d’accepter une augmentation de 2 % par année. « Il faut prendre en considération qu’un employeur qui a un besoin urgent à combler et qui est intéressé par la candidature d’un parajuriste sera plus ouvert à lui accorder le salaire souhaité », explique-t-elle.

Certaines limites doivent évidemment être respectées. « Si on change d’emploi aux deux ans juste pour obtenir une augmentation salariale, on ruine notre crédibilité et notre stabilité d’emploi », avertit la fondatrice de Novea Recrutement. Ainsi, la réputation d’un individu devrait toujours l’emporter sur une offre qui semble alléchante à court terme…

 

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